Le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2), vous connaissez ? Je suis sûre que chacun d’entre vous a une idée bien précise sur le sujet.
Derrière chaque citoyen quel que soit son statut se cache un individu. Je dis bien se cache car la première chose que l’on voit de nous ce n’est pas qui nous sommes mais ce que nous sommes. Un enfant, un élève scolarisé ou non, un adolescent difficile ou non, un étudiant, un jeune travailleur, un rmi-iste, un rsa-iste, un ouvrier, cadre supérieur, enseignant, SDF, mère au foyer, …… chacun de nous doit rentrer dans une case.
Nous sommes définis par ce que la société veut que nous soyons mais en réalité qui sommes-nous en tant qu’individu et que voulons-nous ? Cette crise serait-elle finalement une opportunité d’ouvrir les yeux et d’élever nos consciences ?
En effet, le SARS-CoV-2 nous atteint en tant qu’Être, sans distinction sociétale. Nous sommes tous concernés. Depuis bientôt 9 mois nous vivons dans un monde qui a perdu le nord et nous fait faire un grand écart auquel nous ne sommes pas habitués.
Peu d’entre nous sont des spécialistes d’infectiologie, de médecine, de virologie mais nous sommes chacun les gardiens de nos corps qui sont les « machines » qui nous permettent de vivre. Donc prenons les choses en main et arrêtons de nous croire invincibles et que « cela n’arrive qu’aux autres ». Et surtout souvenons-nous de ceci :
Je suis seul responsable de la façon dont
je choisis d’interpréter ce que je vois
Au mois de mars, certains départements ont été « épargnés » grâce à un confinement qui est arrivé avant que le virus n’ait atteint trop de personnes. Mais finalement ce confinement précoce en nous protégeant nous a peut-être empêché de prendre conscience de la gravité de la situation.
Reprendre le contrôle nos esprits pour protéger nos corps
L’intelligence humaine n’est pas réservée à ceux qui ont fait des études ou qui ont des « situations sociétales enviables ». Arrêtons de croire que notre valeur humaine est liée à notre place dans la société.
Cela fait des dizaines de décennies voir des centaines d’années que ceux d’en bas tentent par tous les moyens de grimper en haut de l’échelle économico-sociale. Et pour cela nous sommes prêts à tout, même à annihiler l’autre. Peu réussissent tout simplement car il y a peu de places. Mais surtout parce que ceux qui sont en haut de cette échelle n’ont aucunement l’intention de partager quoi que ce soit avec qui que ce soit. Continuer à vouloir cela est peine perdue. Il est temps d’accepter ce fait et de changer de paradigme.
Il est temps de repenser le monde depuis la base. Et la base c’est qui ? C’est nous. Nous les citoyens qui ne sommes vus que comme des consommateurs.
Beaucoup d’entre nous avons compris qu’en 2020 le monde est « dirigé » par une poignée d’humains qui vivent dans un monde parallèle totalement déconnecté de notre réalité. Ils ont des écoles à part, des accès aux soins à part, des lieux de vie à part, … C’est un monde où l’argent est Dieu et où leur vie a plus de valeur que celle des « autres ». Et les autres c’est nous et tous ceux que vous côtoyez dans votre environnement. C’est un fait. Et le ressasser nous fait perdre de vue que nous sommes libres. Libres de ne plus alimenter leurs délires.
Pour cela laissons courir ce sur quoi nous n’avons pas de prise et concentrons-nous sur la seule chose que nous pouvons contrôler, c’est-à-dire nous-même.
Fin mars, nous y étions presque
Pendant la première vague tout est devenu possible. À l’hôpital, le patient était redevenu le centre des préoccupations. Les soignants ont été vu comme nécessaires. Dans notre quotidien nous avions pris conscience de l’importance des réseaux courts pour nous alimenter et nous avons fait appel aux agriculteurs qui ont répondu présent. La solidarité intergénérationnelle et humaine avait refait surface. Ceux qui ont des enfants ont pris conscience de l’importance des enseignants.
Et quand la vie a repris son cours après cette parenthèse de panique, tout cela a disparu. Nous sommes revenus à la normalité d’avant où l’intérêt du patient est redevenu secondaire et où l’économie hospitalière a repris le contrôle. Les agriculteurs ont été délaissés au profit des grandes surfaces et l’envie de liberté et de divertissement nous ont fait oublier les plus fragiles. Le système éducatif est en train de creuser un sillon si profond que les enseignants ne peuvent plus le combler tellement le système les écrase.
Ressaisissons-nous c’est urgent
Arrêtons d’attendre que le pire arrive ou que tout se règle par magie. Arrêtons de nous comporter comme des consommateurs et commençons à être proactifs.
La divergence en médecine que nous voyons a toujours existé sauf que cette fois-ci elle a lieu dans les médias. La population va donc puiser dans des choses exposées alors que nous ne sommes pas en mesure d’analyser. Pas parce que nous sommes bêtes, mais parce que nous n’avons pas la connaissance dans ce domaine. Je parle d’une connaissance acquise par l’étude pendant des années sur des éléments qui ont fait consensus.
La science comment cela fonctionne
La science s’implémente pas à pas. Elle nécessite beaucoup de temps, de recul et évolue par étapes :
- Il faut accepter des éléments,
- puis documenter les faits, les hypothèses.
- Et ensuite se concerter et débattre pour interpréter
- et décider. .
Sont donc nécessaires la connaissance, la délibération pour aboutir à la décision. Les scientifiques doivent éclairer ensuite viennent l’interprétation et la délibération. Parfois il y a dissonance et ensuite consensus. Une fois que le consensus est établi, vient la décision politique qui est une autre sphère.
C’est de cette manière que notre monde évolue depuis que la science existe.
Sauf que ….
Actuellement cela se déroule en direct sur les médias télévisuels et réseaux sociaux. De plus, tout le monde a un avis. S’ensuit une dissonance, une cacophonie et le citoyen est perdu.
La situation actuelle ne permet pas de prendre le temps et le recul nécessaire puisque nous sommes dans l’urgence. Les décisions sont donc prises en lien avec les consensus établis et adaptés au fur et à mesure de l’expérience vécue avec la nouvelle situation.
Le rôle des médias normalement est d’informer mais certains ont dévié de leur route car ils cherchent à faire le buzz pour faire de l’audience. Pourquoi faire de l’audience à tout prix car c’est le système qui les contraints à cela. Pas d’audience, pas d’argent. Pas d’argent, … leur émission ou chaîne disparaît. Les journalistes perdent alors leur emploi.
Nous vivons donc une situation inédite :
Nous vivons une menace à l’échelle mondiale qui dure depuis 9 mois. Cela ne mérite pas le combat mais le débat. La science théorique est rendue publique ce qui rend le message confus. Des gens profitent de l’occasion pour augmenter la confusion et tirer la couverture à eux .
Un jeu à 4 mains sur un 4 chemins
Les acteurs
Les politiques, les scientifiques, les journalistes, les citoyens dans un monde qui ne pense que pognon.
Les chemins
Être dans la peur et ne plus bouger, faire contre et prendre le risque d’aggraver la situation, obéir sans se poser des questions, prendre conscience de la situation et devenir proactif en prenant le risque de changer le cours des choses. Et comme nous sommes tous différents, nous emprunterons tous des chemins différents. Ne jugeons pas l’autre et pour avancer collectivement, souvenons-nous que :
Au lieu de nous voir nous-même, nous accusons souvent les autres
Des faits
La science médicale ne sait pas tout et ne peut pas tout expliquer tout le temps. Elle explique ce qui est connu et tente d’expliquer ce qui est inconnu. C’est un guide qui accompagne. Les soignants n’ont pas envie de vivre le drame du mois de mars qui a eu lieu dans beaucoup d’hôpitaux. Leur objectif est de protéger la population. Pour un soignant chaque vie compte. Ils pensent vie humaine et non intérêt financier.
Il se peut que notre système politique soit totalement phagocyté par les intérêts financiers mais nous vivons une crise et il faut avancer avec le gouvernement en place. Le gouvernement est confus et l’incertitude de la réalité fait qu’ils dirigent le pays dans des sables mouvants. Chaque pays fait de son mieux en fonction de son histoire et de son peuple.
Les citoyens ne comprennent plus ce que les gouvernements décident car eux-même sont perdus. Les Italiens ont adapté leur comportement massivement car ils ont été meurtris et malgré cela les contaminations sont remontées. Leur traumatisme est collectif donc ils font plus attention collectivement.
L’Allemagne qui a plus de moyens sur les soignants et moins sur l’administratif donc un taux de saturation hospitalier moins important a bien géré jusqu’à ce jour. Mais ils viennent de prendre aussi des mesures plus restrictives.
On peut observer un manque de coordination, de cohésion dans beaucoup de pays. L’Espagne en est un exemple. Je pense que peu d’entre nous aimeraient être citoyen américain à ce jour…
Inversons le sens par nos actions constructives : de l’individu au collectif
N’attendons pas d’êtres contraints, responsabilisons-nous à nos échelles individuelles, familiales, amicales, professionnelles. Le reste suivra … Car en effet nous savons à ce jour ce que nous devons faire.
Nos politiques doivent retrouver leur rôle qui est de servir les citoyens et non les intérêts financiers de l’économie néolibérale dans laquelle nous baignons.
La santé publique par le bras armé de la CPAM et de l’ARS, en plus de communiquer sur la prévention devrait agir au plus près des citoyens. Nous ne voulons plus de vitrines resplendissantes, nous voulons du concret.
Les scientifiques devraient retourner à leur huis clos et nous donner un discours clair, factuel et régulier.
Nos médias devaient retrouver leur place d’information et commencer à nous abreuver des initiatives positives au lieu de nous rabâcher tous les malheurs du monde.
La réalité
Un virus mortel circule et cela entraîne une déstabilisation de nos habitudes. Nos comportements ont des conséquences sur les autres. C’est quelque chose que nous appliquons déjà sur la route par exemple. Nous le faisons déjà dans la vie de tous les jours.
Le SARS-CoV-2 est nouveau donc on doit apprendre. Une certitude : on en a pour des mois. Donc on doit adapter nos comportements. Empruntons de nouvelles voies.
Je peux porter un masque je peux me rapprocher, je n’en n’ai pas, je reste à distance. Au quotidien si je vis tous les jours avec une personne fragile = distanciation. Si je vois les grand-parents à Noël je fais attention on ne mange pas à la même table. Je lave mes mains régulièrement et je protège mes yeux très sensibles aux aérosols et petites particules.
Aujourd’hui nous manquons d’ocytocine : hormone de l’amour, de la confiance, du lien conjugal, du lien social. Trouvons une nouvelle voie pour en produire naturellement : faire des compliments à ceux qui nous entourent, manger quelque chose de bon, caresser son chat qui ronronne sur les genoux, lâcher prise,…
Je mange sainement et je pratique de l’activité physique car un corps en bonne santé résiste toujours mieux aux attaques extérieures quelles qu’elles soient. Je passe du temps avec ceux que j’aime et je prends le temps de me connecter à la nature car c’est ce qui me permet d’être en lien avec mon être profond.
Mais attention en faisant cela vous sortez du système néolibéral qui nous pousse à la consommation. Donc vous prenez le risque de changer le cours des choses.
Anticipons
N’attendons pas un re-confinement décidé par autrui. Anticipons. Et si nos gagnes-pain ont été engloutis par la crise, pensons hors de la boîte et créons ce que nous voulons voir apparaître. Pas dans le but de gagner du pognon mais dans le but d’être utile à soi et aux autres et alors nous serons cohérents et le reste viendra.
Mes pensées sont créatrices.
Pourquoi vouloir absolument faire l’expérience de la tragédie et éprouver nos proches.
Et n’oublions pas que tout cela se passe dans un contexte de crise écologique majeure. Nous sommes tous dans le même bateau et notre bateau s’appelle la planète Terre. C’est elle qui nous permet de vivre, c’est elle qui nous nourrit et non les billets de banque accumulés pour un futur qui s’effondre un peu plus chaque jour. Et cela c’est la science aussi qui nous le dit.
Jeanne Bernard ❤️