Avez-vous déjà remarqué que quand nous sommes dans la nature, nous nous sentons tout de suite plus calme et comme connecté à un tout ?
La nature ne nous trompe pas, car elle ne veut rien de nous. Au contraire elle nous offre sa tranquillité, sa force, sa musique
Il émane de la nature une force agissante qu’il est nécessaire de laisser infuser en soi.
Regardons, écoutons la nature. Et entrons dans un état contemplatif qui peut nous mener beaucoup plus loin que ce que nous aurions pu imaginer….
Qu’est-ce-que la nature en réalité ?
Le mot nature vient du latin natura qui désignait « le cours des choses, le caractère naturel, la constitution, la qualité; l’univers » et littéralement « naissance ».
Aristote dit que c’est « ce qui existe par soi-même ». S’ensuit des débats qui ont encore cours mais là n’est pas le sujet.
Le postulat posé par Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900-1986), philosophe et pédagogue et d’origine bulgare nous ouvre une voie à la réflexion.
« Depuis les temps immémoriaux, l’homme est considéré comme un résumé de l’univers. (…) parce que tout ce qui existe dans l’univers en tant que matière et énergie se retrouvent, à moindre degré dans l’homme. C’est pourquoi l’univers est appelé « macrocosme » (grand monde), l’homme « microcosme » (petit monde).
Pour vivre et se développer, ce microcosme qu’est l’homme est obligé de rester en contact, en liaison permanente avec le macrocosme, la nature; il doit sans cesse faire des échanges avec elle, et ce sont ces échanges que l’on appelle la vie« .
Et finalement, l’astrophysicien américain David Bohm (1917-1992), le rejoignait quand il disait :
« L’univers serait un immense hologramme, chaque galaxie, chaque atome, enfermant la totalité de l’univers. D’une certaine manière, l’homme est un microcosme de l’univers; ce qu’est l’homme est donc un résumé de l’univers.«
La nature nous offre une connexion à notre moi profond
Il est intéressant de noter que chacun a une attirance pour une nature différente en fonction de sa sensibilité et surtout de son environnement proche. Celui dans lequel nous avons grandi puis celui dans lequel nous évoluons adultes.
Pour ma part je peux vous parler de l’océan, de la forêt tropicale et du ciel. J’habite sur une île et ce sont les éléments qui me sont accessibles.
Le ciel me fascine, il est accessible de tous les lieux de la planète. Le jour avec toutes ses formes de nuages, je peux m’y perdre pendant de longues minutes, qui se transforment rapidement en heures. Mon esprit vagabonde et une légèreté m’emporte rapidement. Je les regarde passer plus ou moins vite, et fais le parallèle avec mes pensées.
Comme les nuages, il y a celles qui passent rapidement et celles qui stagnent. Mais la comparaison ne s’arrête pas là. Les nuages peuvent être tout aussi blancs et cotonneux que noirs et denses ainsi que nos pensées. Avez-vous déjà pris le temps de porter attention à ces détails ?
Le ciel de nuit me connecte à quelque chose de plus mystique surtout les soirs de pleine lune. Je fixe la lune souvent quand elle est ronde et lumineuse et j’ai tendance à me demander d’où je viens, où je vais. Je suis attirée dans des réflexions d’ordre existentielles. Mes cycles féminins qui sont liés à ceux de la lune.
Mais mon contact le plus intense avec la nature est celui de l’océan. Je vous invite à lire cet article comment la vie sauvage et la nature peuvent nous aider à guérir, pour aller plus loin.
Une expérience des sens
Le son des vagues m’emporte au-delà de ce qui existe autour de moi en cet instant. Et il n’a pas le même impact s’il s’agit d’un doux et timide ressac sur le bord de la plage ou le bruit de puissantes vagues qui viennent claquer sur le rivage. À chaque météo terrestre correspond un reflet émotionnel humain.
Et finalement nos sens sont stimulés et interrogés. L’odeur de la mer peut être douce ou âcre. La vue d’une mer calme ou d’une mer déchaînée offre un spectacle si différent, qui chaque fois trouve une résonance en nous. Les différences de salinité peuvent varier d’une plage à l’autre sur une même côte, au point de se demander comment cela est possible quand on pense que l’océan n’est qu’un tout relié dans sa globalité. Quand on y réfléchit l’océan n’a ni début ni fin et fait partie d’un cycle infini entre le ciel et la terre. Nous sommes souvent si happés par notre vie moderne que nous oublions ces principes de vie.
Quand je plonge mon corps dans la mer. Et que ma peau en perçoit son contact, c’est comme si je m’offrais un voyage. Je me sens débarrassée de toutes mes tensions. La mer me porte, m’enveloppe et si je ferme les yeux, je plonge en état modifié de conscience très profond. Avec cette sensation de faire « corps » avec la mer. À ce moment la nature me fait du bien, me répare.
D’ailleurs toujours elle m’apaise, quel que soit son état météorologique, quel que soit mon état émotionnel. Quand j’immerge mon corps dans sa globalité qui est « eau » et que je m’abandonne à mes sens en son sein, jamais je n’en ressors identique.
Une chose étrange
Je souffre d’un rapport à mon corps compliqué depuis plus de 30 années qui m’a poussé à étudier académiquement le sujet mais aussi à expérimenter des solutions parfois étranges.
Sur mon chemin j’ai trouvé l’apaisement grâce entre autres à la connexion à la nature. Car elle me renvoie à moi et non pas à quelque chose d’extérieur. Elle me force à faire face à qui je suis et à avancer. Cela m’a poussé à m’observer de plus en plus de l’intérieur. La nature va au-delà du monde visible. Et alors le monde matériel disparaît pour laisser place à quelque chose de plus grand où les « problèmes » n’existent pas. Une sorte de no man’s land.
J’ai depuis un an mis le doigt sur un phénomène étrange. D’abord seule à le remarquer, j’ai demandé à des personnes extérieures d’y porter attention.
L’aspect de mon corps physique avant une immersion en conscience et après cette immersion n’est pas le même. C’est comme s’il se raffermissait, se condensait pour être « un » et solide. Dommage que je ne puisse éternellement être une naïade sortant de l’eau 😉. Mais en écrivant ces mots je me dis que je dois poursuivre mes observations afin d’aller encore plus loin. Je ne vous demande pas de me croire, je ne cherche pas à vous convaincre, je partage simplement avec vous mon expérience et vous invite à commencer ce voyage.
Entamer le voyage
La vie sur terre n’est possible que parce que la nature nous accueille et nous offre tout ce dont nous avons besoin. C’est-à-dire ce que nous mangeons, buvons, respirons vient de la nature. Sans elle il n’y a pas de vie.
Ce voyage consiste à entrer en contact avec la nature, lui parler pour transformer votre vie intérieure. Car pour vivre et se développer l’homme se doit d’être en liaison permanente avec la nature. Il doit faire des échanges avec elle et c’est cela qu’on appelle la vie.
Nous devons nous ouvrir à l’échange. Apprendre à le vivre et à le ressentir. Ouvrir nos cœurs et sentir que nous sommes liés à elle. Et alors être et entrer dans le « faire », par la pensée (monde mental), par les sentiments (monde astral) et par nos actes (monde physique).
Nous couper de la nature c’est comme nous couper de nous-même. Il nous manque quelque chose, qui à force va avoir un impact sur notre santé.
Ce que devrions retenir du confinement covid-19
Nous avons été beaucoup à prendre conscience de la nécessité de la nature dans notre vie. Et cela s’est vu aux comportements des citoyens lors du déconfinement avec cette ruée vers la nature. Malheureusement pas souvent avec le respect nécessaire. Mais peut-être est-ce parce que beaucoup en sont éloignés depuis trop longtemps et ils ont oublié…
Oublié que nous sommes la nature. Si elle disparaît, nous disparaissons avec elle. Il est le temps de nous reconnecter au vivant.
Arrêtons de penser qu’il faut sauver la planète et protéger l’environnement comme si nous étions extérieurs à la situation. Comme si nous ne faisions pas partie de ce tout. Nous sommes des êtres vivants au même titre que ceux que nous exterminons. Que ce soit la faune ou la flore.
Le système de soins utilise la nature pour soigner
Aujourd’hui la nature est prescrite dans certains pays pour remédier au stress et à la dépression. Cela s’appelle de la sylvo-thérapie ou encore « bain de forêt » (1). Cependant, il est quand même dommage de devoir attendre qu’un soignant nous prescrive d’aller marcher dans la forêt…
La nature c’est aussi les animaux. Et à eux aussi le système de santé reconnaît un effet anti-stress et thérapeutique que ce soit en oncologie ou avec les personnes âgées en EHPAD (2)
Connaissez-vous les jardins thérapeutiques qui sont de moins en moins confidentiels. Il est utilisé en institutions pour soigner autrement. Je vous invite à découvrir un article qui en parle de manière très fluide : le jardin thérapeutique lieu d’expression. Une ouverture à soi, une ouverture à l’autre et à un monde meilleur.
D’ailleurs cet article participe à l’évènement “Pourquoi la Nature nous fait du bien ” du blog Plus de vert less béton.
Une expérience à vivre ici et maintenant
Le bruit de la rivière qui coule en un flux continu accompagné du chant des oiseaux est une invitation à fermer des yeux et à entrer en soi pour laisser son esprit se connecter au tout. Je vous offre 10 minutes de promenade en bord de rivière dans la forêt tropicale de l’île de la Guadeloupe. Installez-vous confortablement, fermez les yeux et laissez vous porter par les sons. La rivière est présente tout le long de l’enregistrement. Et si vous êtes attentifs vous pourrez percevoir le bruit de vos pas sur les feuilles, les mousses et les racines qui font le chemin.
À écouter de préférence avec un casque. Soyez attentif et mettez-vous dans un état d’accueil. Au début vous pourrez croire à un bruit parasite, mais fermez vos yeux, portez attention et laissez votre esprit suivre les sons. Bonne écoute, bon voyage intérieur ❤️.
Jeanne Bernard ❤️
(1) https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2019-HS-page-135.htm#
(2) https://scholar.google.fr/scholar?hl=fr&as_sdt=0%2C5&as_vis=1&q=zooth%C3%A9rapie&btnG=